La musique c’est le bonheur et la santé. Elle se diffuse dans tout le corps et stimule les différentes activités cérébrales.
Elle suscite le plaisir, la joie; elle apaise et favorise la communication corporelle et psychique.
La musique inscrit en nous une émotion qui entre en résonnance avec son environnement et son patrimoine culturels. Elle témoigne depuis des siècles des différentes époques qui ont fait notre civilisation.

La force vitale de la musique améliore la structuration de l’homme, construit sa personnalité, contribue à l’éducation, au niveau de connaissance et fait grandir l’amour en chacun d’entre nous. En un mot la fonction de la musique c’est la paix avec soi-même et avec les autres. C’est aussi la nourriture de l’amour de la vie.
Les éléments de la musique que sont le son, le rythme, la mélodie, le mouvement et l’harmonie sont des moyens d’expression et de communication.

Issu de la civilisation ancestrale bamanan, nourri à l’école des sages qui l’ont éduqué très jeune, Yé Lassina Coulibaly transmet, au travers de la danse, de sa musique et de ses textes, les valeurs et la vision du monde des initiés.
Depuis la nuit des temps, la création de l’homme a toujours fasciné et fascinera toujours. Dans un monde visible et invisible, la cosmogonie bamanan a témoigné, dans sa grandeur et sa pensée, de sa connaissance de l’univers.
La formation de l’enfant, chez les bambaras, à l’écoute des dignitaires et des notables, vise avant tout à débarrasser l’être humain de l’ignorance qui l’empêche de se connaître lui-même.
Dans les sociétés du N’Domo et du Korè, le masque, les classes, les emblèmes, les danses, tout concourt à la découverte de l’homme afin de lui permettre d’acquérir le savoir-vivre au sein de la société, de construire sa propre personnalité et nourrir sa famille.
Toutes les catégories d’initiés et leurs emblèmes évoquent la création de l’homme et surtout la genèse de son esprit, la mort et la vie, l’antériorité de l’être humain, l’ensemble des réalités spirituelles qui constituent sa pensée, l’homme dans ses rapports avec le cosmos, c’est à dire l’activité, le travail de l’être humain, l’homme et la société…d’où les 5 aspects de l’homme du n’domo: son esprit, sa fin, sa pensée, son travail, sa sociabilité.
Le rituel du Korè comporte une mort symbolique de l’homme, suivie de sa résurrection. Avec le korè, apparaît l’homme nouveau, ressuscité, transfiguré au point de se dissocier de l’ancien.
L’initié est censé acquérir la liberté d’esprit.

En résumé, le korè se propose d’élever l’homme au-dessus des contingences matérielles pour lui permettre de jouir pleinement des plaisirs que lui offre la sagesse souveraine.
Pour le vrai sage, la parole ne va pas sans l’acte, la méditation et la vie active marchent de front.
Ainsi, la classe des karaw cherche à éveiller l’esprit, à l’inciter à s’élever jusqu’aux cimes de la réflexion et de la méditation, à l’amener à «rouler» puis «dérouler» la connaissance.
Les dyaraw sont le symbole de la connaissance calme et sereine, base de l’éducation et de la formation.
La connaissance et la musique sont intimement liées dans la conception bambara. La musique et la danse, expression du savoir, l’accompagnent et le transposent en ses dimensions spatiales.
La musique initiatique imbrique harmonieusement ses sons dans une sorte de symphonie de rythme où l’on perçoit, croirait-on, les vibrations de l’âme détachée des liens corporels.
La musique du korè cherche à traduire les aspirations de l’âme vers la libération et l’évasion: certains airs joués imitent le galop du cheval qui s’élance comme le vent.

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